LA ELLE

du 17 septembre 2024
au 11 mai 2025
Palais de Tokyo

Le bâtiment du Palais de Tokyo est animé par les souvenirs et les présences des nombreuses interventions artistiques qui y ont eu lieu, de l’infime au spectaculaire. L’invitation faite à Renée Levi prolonge ces différents gestes qui ont marqué l’histoire du centre d’art, parmi lesquels ceux d’Anita Molinero, FUTURA 2000, Philippe Parreno, TOILET PAPER, Kate Newby, et vient illuminer autrement notre expérience collective du hall d’entrée.

Crédit : Antoine Aphesbero

Invitée à déployer sa peinture dans La Zone – l’espace d’accueil gratuit du Palais de Tokyo, Renée Levi élargit l’espace qui sert habituellement de passage et le redéfinit en l’étirant entre un vitrail plein format conçu numériquement et une peinture murale analogique. Sur la façade vitrée, le blanc devient le fond de la couleur, tandis que sur les murs, il est réservé aux signes et à la signature. Entre opacité et translucidité, gestes, ratures et écritures viennent révéler leur environnement et faire corps avec les teintes des pierres et des marbres, la verticalité et la transparence des vitres, la structure brute du bâtiment. Ici et là, les tracés numériques deviennent des reflets picturaux, les voyelles d’un prénom tournoient en boucles d’argent ou de fumée, les signes deviennent des lettres, les accents des lignes de fuite, le langage une abstraction, et ensemble une nouvelle langue.

Dans « LA ELLE », les signes et les boucles se télescopent, giclent des bombes de peinture, avancent sur la surface, à tâtons, sans repentir, jusqu’à trouver leur forme dans un prénom mythique fait de deux pronoms. « J’ai toujours l’impression de parler dans une langue étrangère ; pas seulement dans la vie, de temps en temps aussi dans le système artistique. Mon nom est une première langue tangible. C’est mon moi qui se cache derrière ce nom : comme d’autres aussi s’y cachent et s’y sont cachés. Les noms identifient et font des propositions d’identification. Mon nom fonde mon identité. Il me lègue famille, identité culturelle, obligation et responsabilité, mais aussi la force. Ce nom s’inscrit comme un signe. Nous devrions tous être capables de lire nos noms comme des signes, comme des graffitis fugitifs ».